Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/157

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grenadiers. Mais une partie des Arabes de la garnison n’avaient pas entendu, ou du moins pas compris l’espèce de convention qui venait d’avoir lieu : l’officier marchant à la tête du détachement ne savait pas leur langue. Se méprenant sur l’intention des Anglais, croyant tout perdu, se croyant au moment d’être massacrés, ils se livrent à toute la fureur du désespoir. Ils se précipitent, le sabre et le poignard à la main, sur le petit nombre des assaillants déjà entrés ; deux officiers sont tués, trois grièvement blessés ; la plupart des dix ou douze grenadiers entrés des premiers sont enfin jetés sur le carreau. D’autres arrivent à leur secours ; les Arabes sont obligés de chercher un abri dans l’intérieur des maisons ; la place est prise, et la garnison, montant à 300 hommes, tout entière passée au fil de la baïonnette. Personne ne fut épargné. Le kiledar fut exécuté le lendemain, sous ce double chef d’accusation, de désobéissance aux ordres de son prince et de complicité de trahison dans la conduite des Arabes. Cet exemple fut sans doute utile : il procura la reddition immédiate des forts de Galna, Chandor et autres places qui se rendirent à la simple présentation des ordres de Holkar. Le marquis de Hastings prit sur lui la responsabilité de cette exécution ; toutefois, il est vrai de dire qu’elle est en désaccord avec tout l’ensemble de son caractère et toute sa conduite. La perte totale des Anglais fut de 7 officiers et 80 hommes tués et blessés.