Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/194

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ne pas bouger. Toute sa famille se trouvait au milieu, au centre même de la révolte.

Malcolm avait ainsi à réduire une sédition sans employer la force et éviter tout conflit, tout en se montrant prêt à l’engager. Il fit charger les canons à mitraille, les pointa vers le camp du peschwah ; mais donna les ordres les plus sévères de ne tirer dans aucun cas. Des Arabes, approchant de la droite, firent feu et blessèrent quelques Cipayes ; néanmoins les troupes ne tirèrent pas un seul coup de fusil : c’est un des plus beaux exemples de discipline militaire qu’on puisse citer. En ce moment, Syed-Zeyn, le principal chef des Arabes, s’avança vers la ligne anglaise ; alarmé qu’il était de l’apparence formidable qu’elle présentait, il demanda à parlementer. Sir John Malcolm lui ordonna avant tout de faire cesser le feu de ses Arabes, le menaçant, s’ils continuaient, d’une attaque immédiate. Seyd-Zeyn, animé des meilleures intentions pour le rétablissement de l’ordre, galope aussitôt vers les mutins avec un de ses officiers. Il se mêle à leurs groupes, les exhorte à s’abstenir de toute violence. Bajee-Row avait, disait-il, accordé presque toutes les demandes des révoltés, il ne restait plus à arrêter que quelques points de peu d’importance ; la médiation de sir John Malcolm achèverait de les régler. Malcolm le promit. Seyd-Zeyn malgré sa bonne volonté, revint sans avoir réussi, mais avec lui étaient tous les chefs des Arabes : « Chacun de ces hommes, dit-il à