Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/244

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sujette à la sanction de deux conseils, qui, dans le cas où ils désapprouvent l’ordre donné, adressent au roi de respectueuses remontrances : « La parole du roi, disent-ils suivant la formule consacrée, ne profiterait pas au pays. » Dans le cas où le roi ne cède pas à ces remontrances, l’ordre donné n’en est pas moins exécuté. Ces formalités seraient sans doute de nature à présenter par elles-mêmes de grands avantages ; elles obligent le souverain à examiner à diverses reprises, et de sang-froid, telle ou telle mesure prescrite, peut-être dans un moment de colère et d’impatience. Par malheur, on se doute bien qu’il n’arrive pas souvent aux membres des conseils de mettre en doute la sagesse royale. D’un autre côté le souverain demeure en général dans une profonde ignorance sur tous les actes de son conseil des ministres.

La prééminence d’Ava sur les autres royaumes au-delà du Gange date seulement du milieu du dernier siècle. Alomprah, qui en fut le fondateur, fut aussi le contemporain de Clive : il établit son autorité sur le Pegu, la même année où ce dernier gagnait la bataille de Plassy ; la plupart des conquêtes sur les Siamois, séparés des Birmans par d’anciennes haines nationales, eurent précisément lieu à l’époque où le Bengale, Bahar et Orissa passaient sous la domination anglaise. Les successeurs d’Alomprah, continuant son œuvre comme ceux de Clive, conquirent successivement les provinces de Merguy, Tavoy et Tenasserim, Le royaume d’Ara-