Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

can, après une courte résistance, se soumit en 1783 et devint une province de l’empire Assam, Munipoor, tous les autres petits États situés dans cette direction suivirent cet exemple en 1821 ; la principauté d’Ava, de simple province de Pegu, acquit ainsi en moins de trois quarts de siècle un développement immense. Elle donna son nom à un nouvel empire qui vint confiner à la fois au Thibet, à la Chine, à Siam, à Malaca, à la baie et aux frontières du Bengale, en contact de ce côté avec le territoire anglais depuis Goolpara sur la Burrampoota (rivière) jusqu’à Tekuaaf, petite île de la mer qui sépare Chittagong d’Aracan.

Cet empire qui s’élevait au-delà, en même temps que l’empire anglais en-deçà du Gange, ne pouvait manquer d’attirer l’attention de ce dernier. Le gouvernement prit, en effet, des mesures pour connaître le pouvoir réel et les ressources de ces nouveaux voisins. Ce fut le sujet de plusieurs ambassades. La première eut lieu dans les circonstances suivantes. En 1794, trois Birmans, qui se trouvaient en opposition avec leur gouvernement, s’enfuirent d’Aracan et se réfugièrent sur le territoire de Chittagong ; ils furent poursuivis par des chefs birmans à la tête d’une armée de 4 à 5,000 hommes. Le général birman, en entrant sur le territoire anglais, donna les ordres les plus sévères de ne pas molester les habitants ; il fit connaître aux autorités britanniques que son seul but était la capture des fugitifs. Le général Erskine, qui commandait en cet endroit, ne le