Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/247

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voyé à Ava, où il fut reçu avec déférence. Chargé d’une autre mission quelques années plus tard, il se rendit à Rangoon ; mais cette fois les autorités de cette ville trouvèrent le moyen de l’y retenir et de l’empêcher d’atteindre la capitale.

Pendant plusieurs années les Birmans respectèrent les frontières des possessions anglaises ; toutefois, à l’époque même où commença la guerre avec les Goorkhas, la cour d’Ava laissa percer dans une occasion importante des dispositions hostiles aux Anglais. À cette époque, le marquis de Hastings reçut une lettre du maywoon d’Aracan, dans laquelle celui-ci mettait en avant le droit des Birmans à la possession du Bengale ; il le sommait de leur restituer cette province. Le marquis de Hastings, sans paraître ressentir l’insulte, envoya la lettre à la cour d’Ava ; il exprimait son étonnement qu’un tel acte eût pu être commis par ce chef ; il en demandait la punition. L’affaire traîna en longueur. Les armes britanniques, après quelques revers passagers, ayant obtenu un plein et entier succès, les Birmans comprirent que l’occasion de les attaquer était perdue au moins momentanément. Quelques années s’écoulèrent sans qu’il se passât rien de nouveau. Mais, en 1823, il devint facile de voir qu’une rupture ne tarderait pas à devenir inévitable. À l’embouchure de la Teknaaf se trouve une petite île nommée Shapuree, sur laquelle se trouvaient cantonnés quelques Cipayes : ce petit coin de terre, assez insignifiant en lui-