Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/248

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même, n’en devint pas moins l’occasion d’une guerre sanglante et désastreuse. À la fin de 1823, un parti de Birmans débarqua en effet, tout-à-fait à l’improviste et pendant la nuit dans cette île ; il chassa les Cipayes qui l’occupaient et en prit possession. En même temps, de nombreuses bandes de pillards, sorties d’Assam et de Munipoor, enlevèrent des chasseurs d’éléphants anglais, et ravagèrent quelques villages des possessions britanniques ; toutefois, ils se retirèrent devant un petit détachement envoyé à leur rencontre. Tout se borna, de ce côté, à quelques coups de fusil échangés.

L’île de Shapuree, d’un autre côté, ne demeura pas long-temps aux mains des Birmans. Elle fut reprise sans difficulté ; puis un brick de la Compagnie vint mouiller dans son voisinage avec mission de la protéger. Par malheur, le commandant de ce brick, au sujet de quelques querelles survenues entre les avant-postes de deux nations, voulut avoir une conférence avec les chefs birmans. La conférence eut lieu, mais il y fut fait prisonnier, sous un prétexte évidemment futile, et envoyé à Aracan ; il y subit un emprisonnement de quelques semaines. Devenus dès lors plus hardis de jour en jour, les Birmans poussèrent différents partis dans le Sylhet ; plusieurs escarmouches eurent lieu où l’avantage demeura aux Anglais. Mais ce succès facile produisit par malheur chez eux un mépris de leurs adversaires qui leur devint fatal. Le lieutenant-colonel Bowen, à la tête de 1,500 hommes et