Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/255

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en ce lieu par le grand Alomprah. La forme de la ville est ovale elle est entourée par une palissade profondément enfoncée dans le sol, et s’élevant en quelques endroits jusqu’à la hauteur de vingt pieds. Ces pieux sont réunis à leur extrémité par des traverses placées horizontalement ; de quatre pieds en quatre pieds se trouve une ouverture qui donne à cette palissade l’apparence d’une ancienne fortification. Un fossé assez profond entoure la place de trois côtés ; le quatrième est protégé par la rivière. La ville est divisée en quatre rues principales qui se coupent à angles droits, et des deux côtés desquelles sont rangées avec une sorte de régularité les maisons, ou pour mieux dire, les huttes des habitants. Celles-ci faites seulement de terre et de bambous, sont bâties sur des pilotis élevés de deux ou trois pieds au-dessus du sol, c’est-à-dire du marais sur lequel Rangoon est bâtie ; ce qui permet le passage à l’eau dont la ville ne manque jamais d’être inondée après une grande pluie. Le peu de maisons en briques qu’on voit çà et là sont la propriété des étrangers. Le gouvernement interdit ces constructions solides, comme pouvant servir à des projets de révolte ou de résistance : aussi leurs habitations sont-elles vraiment misérables, plus semblables à des prisons qu’à des maisons. De fortes barres de fer garnissent les fenêtres ; les escaliers communiquant d’un étage à l’autre sont en dehors. Deux seules maisons différaient quelque peu des autres c’étaient le palais du maywoon ou gouver-