Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/265

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du feu des assaillants ; de larges bambous, fixés sur la palissade, formaient des espèces de meurtrières à travers lesquelles les défenseurs faisaient feu. Tout autour régnait un abatis construit avec des branches d’arbres aiguisées à une extrémité, et de l’autre fortement enfoncées dans le sol. Le lendemain, le général Mac Bean retourna à Joazong, à la tête d’un millier d’hommes. Les Birmans avaient opéré un mouvement rétrograde. Se vengeant d’abord sur les morts de ce premier revers, ils déterrèrent quelques soldats anglais et mutilèrent leurs cadavres.

La situation élevée de la terrasse de la grande pagode en faisait un lieu d’où l’œil dominait facilement toute la contrée voisine : c’est de là qu’on observait tous les mouvements de l’ennemi. Les nuages de fumée qu’on observait çà et là indiquaient les lieux où les Birmans élevaient des palissades et plaçaient leurs postes ; leurs travailleurs étaient tellement voisins des lignes anglaises, que pendant la nuit on les entendait abattre les arbres et s’appeler les uns les autres. Le 30 mai, un grand nuage de fumée fut aperçu dans la direction de Kemundine : c’était le nom d’une position s’étendant un demi-mille le long des bords de la rivière, et occupée par un poste considérable. Il parut que les Birmans se fortifiaient de ce côté. Une compagnie légère, envoyée en reconnaissance, chassa l’ennemi d’une palissade encore inachevée. Pendant les trois dernières semaines, les Birmans