Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/277

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fut prise d’assaut, toute la côte de Tenasserim se rangea sous la protection britannique. Sir Archibald faisait, pendant ce temps, tous ses efforts pour engager à rentrer dans Rangoon la population qui l’avait désertée. On savait qu’un certain nombre des anciens habitants de la ville se trouvaient, dans les villages voisins, empêchés d’y retourner par de petits corps de soldats birmans. Des détachements furent envoyés pour les délivrer, mais sans succès. La vigilance des chefs birmans ne fut point en défaut. On trouvait çà et là, dans les villages à demi abandonnés, quelques soldats laissés pour la protection des propriétés de leurs habitants. On s’efforça de persuader au petit nombre de ces derniers qui s’y trouvaient encore, d’échapper au gouvernement qui les opprimait, et de chercher un refuge au milieu des Anglais. Ces efforts demeurèrent long-temps à peu près sans résultat. À peine en vint-il d’abord quelques uns ; mais, comme on les traita fort bien, le bruit qui s’en répandit en amena bientôt beaucoup d’autres. Le pays parcouru par ces différents détachements était très fertile en riz ; une grande quantité en était journellement envoyée par la rivière pour la consommation de la capitale et des provinces moins fertiles au-delà d’Ava. Les bateaux qui font ce transport remontent la rivière d’Irrawaddy au commencement des premières pluies qui la font gonfler ; ils redescendent lorsque la rivière est pleine ; alors les vents du sud-ouest leur permettent de résister au courant.