Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/278

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Le courage naturel aux Birmans et leur habitude d’obéissance passive rendirent facile au gouvernement de lever, pendant les premiers temps qui suivirent l’expédition anglaise, autant de soldats qu’il le jugea convenable. Mais bientôt il n’en fut plus de même ; les habitants voisins du théâtre de la guerre se laissèrent aller à la crainte, au découragement ; toute l’autorité des chefs put à peine les tenir rassemblés ; la désertion commença à éclaircir considérablement leurs rangs ; les mesures les plus sévères, même les plus cruelles, suffirent à peine à l’empêcher de devenir générale. Dans ces circonstances critiques, et dans le but de relever le courage du peuple et de l’armée, les princes de Tonghoo et de Sarrawuddy, tous deux frères de l’empereur, quittèrent Ava par ses ordres, pour venir présider aux opérations de la guerre. Le premier établit son quartier-général à Pegu, le second à Donoobew, sur la grande rivière, à soixante milles de Rangoon. Ce dernier lieu, considéré comme place de réserve, comme dépôt pour l’armée, avait été fortifié avec grand soin, et rien n’avait été épargné pour le rendre susceptible d’une grande défense. À l’arrivée des princes à leurs postes, différents ordres pour la levée des troupes furent aussitôt publiés : les déserteurs, tous ceux même qui ne feraient pas énergiquement leur devoir, étaient menacés du châtiment le plus sévère ; les récompenses les plus grandes et les plus flatteuses étaient, au contraire, promises à ceux qui se