Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/296

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d’une heureuse époque, attendue avec impatience. Par malheur, là comme ailleurs, la plus mauvaise saison n’est pas celle des pluies, mais l’époque qui la suit immédiatement. Les exhalaisons provenant d’un sol inondé, de larges mares d’eau formées par les pluies, sont plus dangereuses que les pluies elles-mêmes ; on en fit une nouvelle et triste expérience à Rangoon. Dans le mois d’octobre, la mortalité fut plus considérable que dans le mois précédent ; en revanche, dès les premiers jours de novembre, une amélioration sensible se fit remarquer dans la santé des troupes. De grands vides se faisaient encore remarquer dans les rangs ; mais au moins la force revenait assez rapidement aux malades échappés des hôpitaux ; on voyait le moment où ils allaient se trouver en mesure de reprendre un service actif. La perspective d’en venir bientôt aux mains avec l’ennemi, et de finir par un grand coup cette pénible campagne, exerçait encore un effet salutaire sur l’esprit des soldats : aussi, dans tous les rangs, depuis les plus obscurs jusqu’aux plus élevés, attendait-on avec une égale impatience l’ordre de se porter en avant. Toutefois, le moment des opérations vraiment décisives n’était point encore arrivé. L’armée d’Ava s’avançait à grandes marches sur Rangoon, sous le commandement de Bandoolach ; mais avant de rien entreprendre, il fallait attendre qu’elle fût dans le voisinage de cette ville. Le pays entier, tout couvert d’eau ne pouvait d’ailleurs permettre aux troupes de se mettre