Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/298

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portaient les pièces d’artillerie, assez nombreuses et passablement servies. Le reste de l’armée était armé de lances ou piques, troupe qui n’était pas la moins redoutable dans une armée birmane. Doués qu’ils sont d’une grande force physique, armés de cette lance et d’un court poignard, les Birmans, dès que le combat dégénère en mêlée, ont ordinairement l’avantage sur le fusil européen ; avec la longue pique ils atteignent de plus loin, avec le poignard de plus près que la baïonnette. Quelques milliers d’hommes avaient pour mission de creuser des tranchées ou d’élever des palissades. Par une méthode de guerre qui leur est particulière, les Birmans ouvrent en effet des sortes de tranchées, non seulement pour attaquer des ouvrages fortifiés, mais même contre tout ennemi qui se tient sur la défensive, Ces pionniers, marchant derrière les fusiliers ou mousquetaires, défendus par le feu de ceux-ci, s’attachent à la terre, creusent des trous, des sortes de tranchées, où au bout de peu d’instants les soldats trouvent un abri pour tirailler à couvert. Enfin un détachement des invulnérables, pourvus de charmes, de sortilèges qu’on disait tout puissants, mais surtout d’opium, avaient rejoint l’armée. Ceux-ci, au grand étonnement des soldats, dès que les armées se trouvaient en présence, ne manquaient jamais de s’avancer en dehors des rangs ; là ils dansaient une pantomime de défi avec les gestes les plus bouffons, mais aussi avec la plus complète prodi-