Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/301

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tendant en demi-cercle dans la direction de Puzendoon ; la fumée qui s’élevait au-dessus des bivouacs de ses différents corps dessinait assez nettement cette situation.

Les sentinelles anglaises, pendant la nuit du 30 novembre au 1er décembre, entendirent du côté de l’ennemi des bruits vagues, confus ; tantôt c’était comme un grand nombre de voix s’appelant avec précaution, tantôt comme le bruit d’une foule cheminant en silence et avec précaution le long de la lisière du bois. Dans l’intérieur de la forêt le sourd retentissement de la hache et de la cognée, la chute plus bruyante des arbres, ne cessaient de se faire entendre. On ne put douter que l’ennemi ne se préparait à prendre l’offensive ; toutefois on ne pouvait deviner s’il tenterait une attaque à force ouverte, ou bien s’il s’en tiendrait à son système ordinaire de ne cheminer que pas à pas, de palissade en palissade ; mais bientôt toute incertitude cessa. Le soleil n’avait pas encore paru que les Birmans dirigèrent une très vive attaque sur Kemundine ; un feu animé de mousqueterie et d’artillerie se soutint pendant quelque temps avec égalité, tant de leur côté que de celui des Anglais. De la grande pagode, point important de la position anglaise, les soldats prêtaient une oreille attentive au bruit du combat ; ils se plaisaient à discerner les joyeux hurrahs des marins anglais, lorsque ceux-ci lâchaient leurs volées. L’épaisseur de forêt qui séparait la pagode de la rivière enle-