Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/305

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de paille, où l’un des deux soldats se repose pendant que l’autre veille. S’agit-il de cheminer en avant, on profite ordinairement de la nuit. Les soldats les plus avancés se portent jusqu’au point où doit s’ouvrir la seconde tranchée, et là se mettent de nouveau à l’œuvre. Leurs camarades de la queue viennent prendre leur place, et ainsi de suite progressivement, le nombre des tranchées variant suivant les plans du général ou la nature du terrain, etc. C’est par ce procédé que disparurent les nombreuses légions qu’on avait vues dès le matin : on les eût dites rentrées en terre par enchantement, tant la plaine était devenue déserte et silencieuse. On ne voyait plus un soldat, on n’entendait plus le moindre bruit. Seulement on pouvait discerner de temps à autre, étincelant aux rayons du soleil, l’ombrelle dorée de quelques chefs qui sans doute inspectaient les différents postes.

Dans l’après-dînée, la garnison de la grande pagode fit deux sorties ; elle se proposait de surprendre l’ennemi, qu’elle supposait trop occupé de ses travaux pour se tenir préparé à une semblable visite. Les Anglais arrivèrent effectivement jusque dans les tranchées avant d’être aperçus. Les Birmans ouvrirent un feu trop faible pour les arrêter ; ils forcèrent un passage à travers la tranchée, prirent l’ennemi en flanc, et le chassèrent de ses abris sans essuyer de pertes considérables. Ils détruisirent bon nombre d’armes et d’outils, puis se reti-