Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/319

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prenables ; les Birmans partageaient cette confiance : aussi considérèrent-ils, pendant quelques instants, cette tentative d’assaut comme une véritable folie. Ils laissèrent les Anglais gagner le pied des palissades sans daigner ouvrir le feu, mais alors ce fut trop tard. Les assaillants avaient atteint déjà le fossé, où ils se trouvent presque à couvert du feu des remparts ; ils les escaladèrent à peu près sans perte et sans difficulté. Le brigadier-général Cotton fut obligé d’emporter plusieurs ouvrages avancés avant d’arriver jusqu’à la palissade ; il parvint toutefois à y pénétrer. Les premiers pelotons de l’attaque de front ayant franchi la palissade, promptement suivis par les autres, attaquant vivement les Birmans à la baïonnette, les chassèrent promptement de tous les coins du rempart ; ils s’échappèrent bientôt en désordre et s’enfuirent de la palissade ; mais en traversant la petite plaine qui séparait la palissade du jungle, ils furent chassés par la cavalerie anglaise, dont le sabre bien manié en jeta un grand nombre sur le carreau. L’intérieur de la palissade et le fossé demeurèrent encombrés de morts et de mourants. Plusieurs, croyant la fuite impossible, avec ce génie de ruse propre à leur nation, se barbouillèrent de sang et se mêlèrent aux morts ; ils se flattaient d’attendre ainsi la nuit et d’échapper alors, mais le plus grand nombre fut fait prisonnier. Le même soir, les restes de l’armée birmane se retirèrent sur Donoobew, et les troupes anglaises rentrèrent dans leurs cantonnements.