Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/328

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tour à tour de les aider dans leurs travaux, constructions de palissades, routes, etc., etc. Ils ne se marient point aux Birmans, mais seulement entre eux ; leur manière de s’habiller diffère de celle de tous les autres habitants du même pays ; leurs armes sont la lance, l’épée et le bouclier, l’arc et les flèches ; mais ces armes dans leurs mains ne sont dangereuses que pour les seuls habitants des forêts. Contre la coutume générale de l’Orient, leurs femmes ne se cachent point le visage. Dans la soirée, trente habitants du village se présentèrent au camp, portant avec eux, comme un présent pour le général anglais, quelques volailles, des œufs, des canards et du riz. Ils se chargèrent volontiers de porter les lettres et de maintenir les communications ouvertes d’un corps d’armée à l’autre.

Le 17, la colonne anglaise se présenta devant le fort de Mophee, où l’on s’attendait à trouver quelque résistance. On savait qu’un des chefs des Birmans, Maha-Silwa, s’y était retiré avec environ 2,000 hommes ; les préparatifs étaient déjà faits pour l’assaut : ils furent inutiles, le fort se trouva évacué. Contemporain des beaux jours du Pegu, ce fort a été bâti sur un emplacement fort bien choisi ; il commande à tout le pays d’alentour. Quelques semaines de travail l’auraient rendu d’une capture fort difficile. À côté du fort se trouvait la splendide maison de Maha-Bandoolach : elle avait été bâtie pour lui quand il se rendait à Rangoon dans tout l’éclat de son rang ; il se flattait alors