Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/329

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de la voir avant peu remplie de captifs étrangers ; elle était au contraire déserte, et déjà l’herbe croissait dans les cours. La maison de Maha-Silwa, homme de haut rang aussi, n’en était pas éloignée. La forme et l’élévation de chacune de ces maisons indiquaient la position sociale de leurs propriétaires. Chez les Birmans, les rangs sont en effet marqués par l’architecture des maisons ; les différentes classes de la société, les dignités civiles et militaires donnent droit à une maison de forme et de dimension déterminées. Sous peine de mort, aucun Birman ne saurait habiter une maison au-dessus de son rang ; il regarde comme déshonneur d’habiter une maison au-dessous : aussi, quand un personnage important voyage dans l’empire, il faut qu’on lui élève une nouvelle maison à chacune de ses stations. Les villageois sont mis en réquisition pour ce travail ; malheur à eux si un seul bambou est oublié de l’ordre particulier d’architecture auquel le voyageur se trouve avoir droit.

Le 19 avril, le corps d’armée marcha à Meondaga, distant de huit milles de la station précédente. La route, tolérablement bonne, circulait encore, comme les jours précédents, à travers des jungles épais. On traversa plusieurs villages carians, mais absolument déserts ; le passage de l’armée de Bandoolach les avait fait abandonner de leurs habitants. La ligne suivie par cette armée, les lieux de ses divers campements étaient facilement visibles ; on les discernait comme au milieu