Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/353

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à travers les premiers arbres, quelques sentinelles isolées, qui, à l’aspect du corps d’armée anglais, s’enfuyaient sans doute pour donner l’alarme. Le traitement qu’ils avaient reçu de leurs compatriotes ne leur permettait pas de croire à la pitié chez des étrangers.

Le détachement chemina dans la direction de Tonghoo, jusqu’à quarante milles à l’est de Prome, à un lieu nommé Tagoondine, à l’entrée des montagnes de Galadzet. L’époque avancée de la saison ne lui permit plus d’aller au-delà : les pluies venaient de commencer ; les nombreux ruisseaux dont le terrain est entrecoupé menaçaient de se changer d’un moment à l’autre en larges rivières, en rapides torrents. On se contenta de pousser une reconnaissance dans les défilés de ces montagnes, qui se présentèrent comme susceptibles d’offrir de grands obstacles au passage d’une armée. Ces montagnes de Galadzet sont habitées par une race de paisibles mais hideux montagnards ; les hommes et les femmes se tatouent le visage avec les dessins les plus horribles. Au-delà de ces montagnes se trouve Tonghoo, au dire des indigènes la seconde ville de l’empire, mais alors tout-à-fait inconnue des Européens : aucun ne l’avait visitée. Une forte muraille en briques, un large et profond fossé l’entouraient. Jadis capitale d’un puissant royaume, elle était devenue la jaghire (apanage) du frère du roi, qui portait aussi le nom de prince de Tonghoo. La colonne dut commencer sa marche de