Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/377

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grenadiers la gravirent lentement, en bon ordre, sans riposter un seul coup aux nombreuses volées de balles, de boulets et de mitraille qui pleuvaient sur eux. Les assiégés se défendirent quelques instants avec grande résolution ; mais l’explosion de la mine ayant mis hors de combat 300 des leurs, ils lâchèrent pied ; se répandant le long des remparts, ils essaient alors de tourner plusieurs pièces contre les assaillants, mais ceux-ci les poursuivent, les sabrent sur leurs canons, sans leur donner le temps d’en faire usage. En moins de deux heures, la totalité des remparts se trouvait en possession des assaillants. La citadelle elle-même ne tarda pas à se rendre. La cavalerie, sous les ordres du brigadier-général Sleigh manœuvrait autour de la ville pour empêcher la fuite des assiégés. Elle atteignit ce but : des masses de fuyards se sauvant en désordre, et se croyant déjà en sûreté après avoir franchi les portes de la ville tombèrent entre ses mains. Doorjun-Saul, avec sa femme, deux de ses fils et 160 cavaliers, essaya de se frayer un passage à travers le 8e régiment d’infanterie légère ; mais aucun d’eux n’échappa.

La perte de l’ennemi ne monta pas à moins de 4,000 hommes tués ou blessés, et, en raison de la surveillance de la cavalerie, c’est tout au plus si quelques hommes parvinrent çà et là à s’échapper : ses magasins, ses armes, ses munitions devinrent la proie du vainqueur. Ce fut un coup dont la principauté de Bhurtpoor ne devait plus se relever. Les