Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/378

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fortifications furent rasées, les principaux bastions et plusieurs courtines renversés par la mine le 6 février ; le bastion de la Victoire, comme les habitants de Bhurtpoor l’appelaient, ce bastion qu’ils se vantaient d’avoir bâti des os, de la chair, et du sang des Anglais qui succombèrent dans les assauts livrés jadis par lord Lake, ce bastion gisait maintenant au niveau de l’herbe qui l’entourait. Parmi ceux qui le détruisirent se trouvaient encore çà et là quelques vétérans qui en avaient été repoussés à quatre reprises différentes, une vingtaine d’années auparavant, ou, pour employer le langage des indigènes, « à qui il avait été permis de fuir de ces remparts éternels. » Le lendemain, lord Combermere fit son entrée solennelle dans Bhurtpoor. Deux régiments d’infanterie indigène furent désignés pour composer la garnison de la ville. Le brigadier-général Mac Combe en fut nommé gouverneur. Le 20, lord Combermere et sir Charles Metcalfe procédèrent solennellement à l’installation du jeune rajah. Les déserteurs de l’artillerie tombèrent dans les mains des vainqueurs ; mais Herbert seul subit la mort. Comme les témoignages ou preuves matérielles manquaient contre ses deux compagnons, le conseil se borna à les condamner à la déportation pendant quatorze ans, à les déclarer incapables du service militaire. L’interrogatoire de Herbert ne jeta aucune lumière sur son étrange conduite. Les motifs qui entraînèrent ce vétéran de Waterloo à chercher un refuge parmi les ennemis de l’Angleterre,