Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/38

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anglais à Delhi. Le territoire de Jeypoor, tout entier au nord et à l’ouest de la Chumbul, ne se trouvait pas au nombre de ces États, qu’aux termes de leurs traités avec Holkar et Scindiah, les Anglais s’étaient engagés à respecter. Les négociations commencèrent ; mais il devint bientôt évident que les négociateurs de Jeypoor, bien que convaincus de la nécessité d’avoir recours à la protection anglaise, n’étaient nullement jaloux d’amener les choses à une prompte issue. On en sut bientôt le motif. Ameer-Khan, qui déjà menaçait le territoire de Jeypoor au commencement des négociations, en assiégeait la capitale, pendant leur durée. Les envoyés de Jeypoor négocièrent avec lui en même temps qu’avec le résident anglais, et ils réussirent plutôt de ce côté ; sur la promesse d’un paiement stipulé pour le rachat de la ville et de la principauté, qu’il consentait à épargner, Ameer-Khan se retira.

Les négociateurs de Jeypoor montrèrent alors de nouvelles prétentions. Les places de Tuck et de Rampore, prises sur Holkar dans la guerre de 1805, appartenaient alors à Ameer-Khan ; mais elles avaient jadis fait partie de la principauté de Jeypoor, et les négociateurs de celle-ci demandèrent qu’elles y fussent annexées de nouveau. Cette prétention tout-à-fait inattendue suspendit pendant quelque temps toute négociation. En général, les princes de l’Inde ne se soumettaient qu’à contre-cœur et pressés par la nécessité à ces alliances avec les Anglais ; la perte de leur indépendance en était, au fait, le