Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/39

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résultat presque immanquable. La constitution intérieure de Jeypoor ajoutait encore à ces difficultés ordinaires. Cet État se trouvait divisé en petits fiefs, aussi indépendants du rajah que pouvaient l’être au moyen-âge nos grands vassaux de la couronne. L’alliance anglaise, en prêtant des forces au pouvoir central, devait tendre à substituer à cet état de choses un système plus régulier, mais où se serait perdue l’indépendance de ces petits États. Or cette aristocratie, qui de fait possédait le pouvoir, en ce moment même enorgueillie de succès récents, devait se montrer moins que jamais disposée à se soumettre. Les négociations, au bout d’un certain temps, furent cependant reprises ; mais de nouvelles difficultés s’élevèrent cette fois à propos de la quotité du subside en argent. Il ne tarda pas à devenir évident que la cour de Jeypoor n’avait pas pour objet de conclure, mais seulement de tenir des négociations ouvertes.

Pendant ce temps, la fortune était devenue plus favorable à Apa-Saheb. Saisissant une occasion heureuse, il sortit de l’asile où nous l’avons vu se réfugier, rentra en ville et parvint à se saisir de quelques uns de ses plus dangereux adversaires. À compter de ce moment, son autorité cessa d’être contestée. Jaloux toutefois de l’affermir davantage encore, il exprima le désir d’avoir à son service un bataillon discipliné et commandé par des officiers anglais, sur le modèle des troupes du nizam ; le gouverneur-général acquiesça volontiers à cette