Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/389

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chefs portaient des costumes de même sorte que le khee-woonghee, toutefois moins riches et moins ornés.

Ce dernier, en commençant la conversation, s’excusa d’avoir porté son épée ; mais il avait ouï dire que les Anglais ne quittaient jamais les leurs. Sir Archibald Campbell s’empressa de répondre que l’épée faisait tellement partie du costume militaire anglais qu’on ne pouvait s’en séparer. Il jeta un œil de soupçon sur les soldats de la suite de sir Archibald, qui tous étaient armés, tandis que les siens ne l’étaient point ; il en fit l’observation. Sir Archibald fit retirer son escorte, et demeura seul avec quelques officiers. Après une profusion de compliments, les commissaires birmans demandèrent le renvoi au lendemain de toute discussion d’affaires ; ce premier jour devant, disaient-ils, être tout entier consacré à l’amitié, à l’hospitalité. Ils s’informèrent de la santé du roi d’Angleterre, ils demandèrent les nouvelles de ce pays, puis après avoir complimenté sir Archibald Campbell, le khee-woonghee lui dit naïvement : « Avez-vous jamais vu deux personnages aussi considérables que vous et moi ? » Le khee-woonghee exprima à plusieurs reprises son désir qu’une amitié solide s’établît entre les Birmans et les Anglais, que les officiers des deux armées ne se quittassent point sans avoir fait connaissance. La conférence fut alors rompue, un des négociateurs s’était soudainement trouvé mal par l’effet de la chaleur ; elle dut être reprise le