Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/388

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mées par un constant usage du bétel. Il promenait avec curiosité ses regards sur tout ce qui se passait autour de lui ; rien ne semblait échapper à ses observations. Sa coiffure consistait en un chapeau rond à larges bords, surmonté d’une aigrette dorée, ornée de rubis et de petites feuilles d’or qui vibraient au moindre mouvement et paraissaient fort délicatement travaillées ; une couronne de feuilles d’or, de 4 pouces de haut, ornée de deux rangées de rubis, surmontait la partie supérieure de cette coiffure ; des deux côtés descendaient des morceaux d’étoffé richement brodée, servant à protéger les oreilles contre la pluie et le soleil. Il portait sur ses épaules une espèce de palatine ressemblant à une cuirasse ; un justaucorps de velours gris, entrelacé de lacets d’or et descendant jusqu’aux genoux ; puis en dessous une veste de soie bleue et or, touchant ses hanches. Une magnifique chaîne à douze rangs (signe de son rang) allait d’une épaule à l’autre. Il tenait à la main une épée à poignée d’or, enrichie de rubis. Tout riche qu’il fût, ce vêtement n’était pourtant que l’habit de guerre ou d’uniforme ; celui de cour le surpassait, dit-on, en élégance et en magnificence. Un officier de sa maison portait sa boîte à bétel ; un second, des confitures ; un troisième, un vase contenant de l’eau fraîche, ainsi qu’une magnifique coupe d’or ciselé, où se trouvaient gravés les douze signes du zodiaque. Ses serviteurs rampaient en quelque sorte à ses pieds pour lui présenter ces différents objets. Les autres