Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/411

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militaires que ne l’avaient été les provinces inférieures, jusque là le théâtre de la guerre. Les approvisionnements étaient déjà faits pour deux mois de vivres ; à l’exception du bœuf qu’on savait d’ailleurs fort abondant dans le pays. Les officiers de l’armée, qui au début de la campagne allaient à pied, avaient trouvé le moyen de se monter avec de petits chevaux du Pegu. Le luxe habituel aux armées européennes dans l’Inde était encore banni de celle-ci ; mais du moins quelque comfort (c’est le cas d’employer une expression anglaise) commençait à s’y introduire.

Le 9 décembre, la première division, accompagnée par le quartier-général, se mit en marche ; elle avança cinq milles dans la direction de Wattigoon. La nature du pays, couvert de bois et de clôtures diverses, rendit difficile de trouver un espace découvert assez considérable pour le campement des troupes. Sur toute la route, on n’avait aperçu ni hommes, ni animaux, ni maisons. Les palissades de Waltipoor précédemment attaquées, et où l’armée arriva le 1er, venaient d’être abandonnées par l’ennemi. Leur emplacement avait été choisi avec le talent habituel aux Birmans : un jungle épais en défendait les flancs, en avant se trouvait un profond marais ; elle n’était accessible que par derrière. Çà et là le terrain était jonché des ossements blanchis des Cipayes tués dans l’attaque infructueuse tentée peu auparavant sur ce point. Dans la nuit du 11 au 12, il tomba une pluie ter-