Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/412

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rible ; la route devint impraticable à l’artillerie et aux équipages de l’armée. La tête du corps d’armée avait déjà atteint le lieu du campement pour la soirée, avant que l’arrière-garde et les bagages eussent quitté le campement de la nuit précédente. Quantité de biscuit et de riz furent endommagés. Les soldats firent cette marche à travers un jungle de quinze ou vingt pieds de haut ; pendant que la pluie ne cessait de tomber par torrents. Pour comble de contrariété, aucun terrain ouvert ne se présentait dans ce jungle qui fût assez étendu pour permettre d’y planter le camp ; le lit desséché d’une rivière fut le seul endroit où l’on put piquer les tentes. La quantité de pluie qui tomba pendant un de ces orages surpassa tout ce que l’on avait vu, tout ce que l’on peut imaginer en ce genre. Le choléra, éclatant alors parmi les troupes avec une grande violence, fit de nombreuses victimes ; en peu d’heures, deux régiments européens se trouvèrent hors de service. Trois jours se passèrent dans ce jungle au milieu de toutes ces misères. Le 17, sir Archibald Campbell atteignit Taobob, à sept milles de Meaday, que l’on supposait évacué par les Birmans ; là, la première division se mit en communication avec la flottille, de plus elle fut rejointe par la seconde division, commandée par le général Cotton. Cette division avait aussi beaucoup souffert du choléra. De Taobob une reconnaissance fut poussée sur Meaday. Il s’agissait de s’assurer si la forteresse se trouvait ou non occupée par l’ennemi. Au moment où ce ré-