Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/419

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desséché, épuisé. Il est évident que nos dépenses ont de beaucoup excédé les vôtres. Nous avons eu à lever et à équiper quatre ou cinq armées différentes, l’une après l’autre ; de plus, depuis votre arrivée, nous avons constamment eu à nourrir, aux dépens du roi, une multitude dont les moyens de subsistance se trouvaient avoir été supprimés ; tandis que vous, en raison de votre discipline et de votre bonne administration, vous n’avez jamais eu à nourrir et à payer qu’un fort petit nombre d’hommes. » On lui répondit qu’un soldat anglais coûtait au roi d’Angleterre 200 livres sterling avant qu’il eût atteint le lieu où l’on était ; on lui dit aussi que chacun des nombreux vaisseaux qui se rendaient journellement à Rangoon coûtait 8 à 10,000 roupies par mois. Il répondit : « J’ai été moi-même marchand, et engagé dans un commerce très étendu ; jamais un de mes vaisseaux ne m’a coûté une somme approchant de celle que vous venez de dire. Quoi qu’il en soit, il est cruel à vous de vouloir tirer de nous une somme que nous ne pouvons payer. Nos forêts contiennent de beaux arbres, libre à vous de les couper. En agissant avec beaucoup d’économie, il nous sera peut-être possible de vous donner dans le courant d’une année un million de mesures de riz. Mais des roupies, nous n’en avons pas, et nous ne possédons aucun moyen de nous en procurer. »

Le commissaire anglais demandant la cession d’Arracan et la restitution de Cassay à son légitime