Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/420

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possesseur Gumbheer-Singh. Kolein-Menghie répondit : « Nous répugnons à céder Arracan, non à cause de sa valeur, mais parce que l’honneur national est en quelque sorte intéressé à ce que nous le conservions. Le peuple est, fier et orgueilleux de cette conquête. Il considérerait cette cession comme une injure faite à ceux de ses ancêtres qui l’ont glorieusement conquise. Cette province nous appartient depuis bien des années. Les princes qui tour à tour l’ont possédée ont toujours vécu avec éclat et splendeur dans notre capitale ; c’est à peine si les revenus suffisent aux dépenses. Toutefois, nous y tenons, et nous préférons vous donner quelque autre chose en place. Quant à Cassay, c’est un véritable désert, qui ne nous sert pas à grand’chose. Le roi y a envoyé des troupes à la requête du rajah, qui demandait sa protection, en qualité de vassal, contre une faction qui voulait le renverser. Nos troupes ont chassé de Munnipoor les chefs des rebelles ; le rajah vit maintenant à Ava ; c’est lui, non Gumbheer-Singh, le légitime possesseur de Cassay. Il préfère vivre à notre cour ; mais, si vous voulez donner l’indépendance à ce pays, c’est lui qu’il faudra en nommer le roi. »

Trois autres conférences eurent encore lieu ; chacun des articles de l’arrangement en question donna lieu à d’interminables discussions. Les négociateurs birmans firent souvent preuve de finesse et d’habileté ; ils savaient descendre, en outre, quand l’occasion l’exigeait, jusqu’aux prières les plus