Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/439

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nait vers le trône à pas mesurés. Il portait une tunique et un turban blancs ; une magnifique chaîne d’or lui allait d’une épaule à l’autre. Une fois sur le trône, il y demeura dans la plus parfaite immobilité, ou du moins ne faisant de mouvement que celui de recourir à sa boîte de bétel. Un héraut donna lecture de la liste des présents apportés par les Anglais ; cette énumération terminée, un second héraut proclama à haute voix des titres honorifiques accordés à ceux-ci par l’empereur ; un anneau garni de rubis, une pièce de soie, deux boîtes de lack et quelques coupes furent en outre présentées à chacun d’eux. Un dignitaire du palais s’écria à haute voix : « Les étrangers ont-ils quelque supplique à présenter au monarque ? » Un des officiers, le capitaine Lumsden, s’écria : « Fasse le ciel que la paix soit durable entre les deux grandes nations ! » Puis l’empereur termina l’audience en se retirant de la même façon qu’il était arrivé.

Le 4 mars, les officiers anglais quittèrent Ava. Tout en les traitant avec politesse, on ne leur permettait guère de s’éloigner des maisons qui leur étaient été assignées. Ils rapportaient au général sir Archibald, de la part de l’empereur, deux anneaux garnis de rubis, quelques pièces de soie et quelques boîtes, le tout d’une extrême mesquinerie et peu digne de la magnificence orientale. Le 5 mars, une grande partie des bateaux nécessaires pour le transport des troupes à Rangoon étant arrivée, l’armée commença son mouvement