Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/48

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ayant été permis aux serviteurs et aux femmes de l’intérieur, ceux-ci constatèrent que Pursajee avait dû périr par strangulation sur les deux heures après minuit ; il parut de plus qu’une tentative avait été faite un peu auparavant pour l’empoisonner avec des feuilles de bétel préparées pour cet objet : Pursajee les avait rejetées, les trouvant trop amères. Un domestique de l’intérieur, Mun-Bhut, qui fit plus tard une grande fortune, était l’auteur ou l’instrument du crime. Le rajah, à l’époque de sa mort, était âgé de trente-neuf ans. Son corps fut brûlé le 10 février ; l’une de ses femmes l’accompagna sur le bûcher où elle périt en le tenant embrassé. Apa-Saheb succéda immédiatement, sous le nom de Moodajee-Boosla. Habile dans la pratique des ruses politiques, le nouveau rajah s’empressa non seulement de rassurer sur sa propre sûreté Suddeek-Ali-Kan, il le reçut même avec des égards et la faveur la plus marquée. En revanche il ne témoigna qu’éloignement et froideur à Nagoo-Punt, ce zélé serviteur dont nous venons de parler. Le temps montra que les dispositions du rajah à l’égard du premier n’étaient point changées : seulement il sentait le besoin de le ménager. Quant à Nurayum, contre lequel il se croyait aussi quelques griefs, il n’avait aucun intérêt à dissimuler ses nouvelles dispositions. En conséquence il cessa immédiatement d’en faire l’intermédiaire de ses communications avec le résident anglais, pour remettre cet emploi aux mains d’un nommé Purseram-Rae, des dispositions intrigantes