Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/54

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de ses bonnes disposions à faire tout ce qui dépendrait de lui pour remettre toutes choses sur l’ancien pied. Le mois se passa en vagues négociations. La cour mahratte montrait tantôt l’envie de se soumettre, tantôt celle de résister ; souvent elle prit la résolution de partir de Poonah, mais l’indécision et la timidité naturelle du caractère de Bajee-Row l’y retenaient comme enchaînée. L’incertitude où il se trouvait sur la nature et l’étendue des demandes qui lui seraient faites par les Anglais, des garanties que ceux-ci voudraient exiger pour l’avenir, lui faisait éprouver à lui-même les plus douloureuses anxiétés. Un rapport sur les derniers événements avait été envoyé depuis quelque temps au gouverneur-général ; sa réponse était journellement attendue, et jusqu’à son arrivée, Elphinstone ne pouvait plus prendre d’engagement en son propre nom. Au lieu de désarmer, le peschwah continuait d’ailleurs ses préparatifs avec la plus grande activité.

Pendant la durée de ces négociations, l’insurrection avait pris de plus en plus de consistance. Un parti de rebelles, composé de nouvelles levées, s’empara hardiment du village de Junta, dans le voisinage de troupes anglaises. Le colonel Smith, qui les commandait, bien que fort inférieur en nombre, n’hésita pas à les attaquer ; il les dispersa, fit leur chef prisonnier, et se mit à leur poursuite. Mais les atteindre n’était pas chose facile. Au fond du cœur les habitants faisaient des vœux pour