Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/62

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peschwah songea de son côté à s’éloigner de Poonah ; la veille de son départ il donna audience à Elphinstone, et ce jour là il parut triste et abattu. Il se rendait, dit-il, à Purdopoor, lieu de pèlerinage où il allait régulièrement tous les ans. Ses ministres demeuraient chargés des arrangements de détail qui devaient suivre le traité. Avant son départ il congédia tous les wackels des princes mahrattes qui se trouvaient à Poonah, voulant par là donner une preuve de sa ferme résolution de n’avoir plus d’autres relations diplomatiques qu’avec les Anglais ; néanmoins, comme parmi ces wackels plusieurs étaient de ses sujets, ceux-ci purent continuer à demeurer à Poonah, malgré leur renvoi officiel. Il était donc impossible d’empêcher la continuation des intrigues entamées ; d’ailleurs les agents ne pouvaient manquer dans une cause vraiment nationale. L’article 4 du traité interdisait à la vérité de tenter ces communications, il était impossible de l’observer à la rigueur ; mais il fournissait cet avantage au gouvernement anglais, qu’il le mettait en mesure de se plaindre de toute communication avec des émissaires étrangers, sans être tenu d’en démontrer la culpabilité. Toute machination hostile aux Anglais devenait donc essentiellement difficile et dangereuse pour Bajee-Row ; enfin cet article du traité faisait plus encore, il plaçait aux yeux de toute l’Inde le peschwah dans un état de dépendance complète du gouvernement britannique ; il l’annulait en quelque sorte dans