Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/106

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Nouvelliste ecclésiastique, qui, prenant deux ou trois livres pour tout l’ouvrage, qui en a trente et un, argumentoit contre lui comme s’il avoit nié l’influence des causes morales, des politiques et des civiles ; quoique tout l’ouvrage n’ait guère pour objet que de les établir. Ceci est dit en général. Venons au second article de la proposition condamnée.

Ceci est fondé sur des faits, et, pour le nier, il faut faire bruler tous les livres qui déposent qu’il y a des pays où l’on est plus porté que dans d’autres au plaisir des femmes, aux excès du vin, etc. ; et, de plus, la proposition est modifiée par ce mot presque. Si la morale n’y peut presque rien, elle y peut donc quelque chose, et l’auteur a fait voir au chapitre x, livre XVI, qu’elle y peut infiniment, lorsqu’elle y est aidée par de certains usages qu’elle-même établit : comme, par exemple, la clôture des femmes. — Voyez le chapitre d’où est tirée la proposition, et le chapitre x du livre XVI (page 79).

3e Partie de la Proposition. — « Lorsque la religion fondée sur le climat a trop choqué le climat d’un autre pays, elle n’a pu s’y établir, et, quand on l’y a introduite, elle en a été chassée. Il semble, humainement parlant, que ce soit le climat qui ait prescrit des bornes à la Religion chrétienne et à la Religion mahométane. »

Pour finir tout, j’ai ôté tout cet article de la nouvelle édition.


IIe Proposition.

« Comme il n’y a guère que les religions intolérantes qui ayent un grand zêle pour s’établir ailleurs,… ce sera une très bonne loi civile, lorsque l’Etat est satisfait de la religion déjà établie, de ne point souffrir l’établissement d’une autre. Voici donc le principe fondamental des loix politiques en fait de Religion. Quand on est maître de recevoir dans un état une nouvelle religion ou de ne la pas recevoir, il ne faut pas l’y établir. Quand elle y est établie, il faut la tolérer[1]. »

  1. Tome III, page 58 : liv. XXV, chap. x.