Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/114

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Si je me suis servi du mot de Vertu, je l’ai défini. Ainsi il faut suivre ma définition. J’ai expliqué ceci dans le premier Éclaircissement, qui est à la suite de ma Défense contre le Nouvelliste ecclésiastique (page 199), où cite les endroits de mon livre qui expliquent ceci. Il est essentiel que l’on lise cet Éclaircissement.

Cette vertu politique, qui est l’amour de la patrie ou de l’égalité dans la République, est le ressort qui fait agir le gouvernement républicain, comme l’Honneur est le ressort politique du gouvernement monarchique. Ce qui fait que ces ressorts politiques sont différens, c’est que, dans la République, celui qui fait exécuter les loix sent qu’il y sera soumis lui-même, et qu’il en sentira le poids. Il faut donc qu’il aime sa patrice et l’égalité des citoyens, pour être porté à faire exécuter les loix ; et, sans cela, les loix ne seront pas exécutées. Il n’en est pas de même de la Monarchie. Afin que les loix s’exécutent, il suffit que le Monarque veuille les faire exécuter. Voilà des principes d’une fécondité si grande qu’ils forment presque tout mon livre. Si, dans le commencement, des personnes qui ne les avoient pas encore entendus ont fait quelque objection, elles se sont bientôt rendues, et mes principes sont à présent entendus, connus et reçus partout. Mais, pour achever d’enlever tout scrupule jusqu’aux racines, j’ajouterai cette explication à mon premier Éclaircissement.

2° Pour ôter toute idée que même la vertu politique de la République soit exclue de la Monarchie, j’ai ajouté au chapitre v, dont le titre forme le commencement de la proposition extraite, et qui est ainsi : La Vertu n’est point le Principe du Gouvernement monarchique ; j’ajouterai à la fin du chapitre, après ces mots : tant il est vrai que la Vertu n’est point le principe de ce gouvernement (le monarchique), j’ajouterai, dis-je : « certainement elle n’en est point exclue, mais elle n’en est pas le ressort ».

3° Pour expliquer ces mots : l’Honneur, c’est-à-dire le préjugé de chaque personne et de chaque condition, prend la place de la Vertu et la représente partout, j’ai mis ainsi : « L’Honneur, c’est-à-dire le préjugé de chaque personne et de chaque condi-