Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/128

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parce qu’on ne m’interrogeroit pas sur une cause générale, mais qu’on me demanderoit une cause seconde.

J’ai dit que Josué trouva moins de résistance, parce que les petits peuples de Canaan n’étoient point confédérés. Eh bien ! l’état politique des petits peuples de Canaan entra dans le plan de Dieu, comme le Jourdain, les montagnes, les vallées, l’assiette du pays entrèrent dans le plan de Dieu.

Il faudroit donc condamner l’Ecriture elle-même. « Après la mort de Josué, est-il dit au chapitre Ier du Livre des Juges (vers. 1, 2, 18 et 19), les enfans d’Israël consultèrent le Seigneur et lui dirent : « Qui marchera à notre tête pour combattre les Cananéens ? » Le Seigneur répondit : « Juda marchera devant vous. « Je lui ai livré le pays ennemi. » — « Juda prit aussi Gaza, Ascalon et Accaron : car le Seigneur fut avec Juda, et il se rendit maître des montagnes. Mais il ne put détruire les habitans des vallées, parce qu’ils avoient beaucoup de chariots à faulx, etc. »

On pourra donc dire : « Dieu vouloit détruire les Cananéens ; mais les chariots à faulx l’en empêchèrent » ? Non ! Mais les chariots à faulx, comme la dissociation des Cananéens, étoient entrés dans le dessein de Dien. Dieu employoit une armée ; elle agissoit comme une armée.

En vérité, on ne fait point de bien à la Religion par des cen- sures pareilles. C’est trop mettre la main à l’Arche. Elle ne tombera point.