Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/13

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recherche du vrai, ni plus de soins dans l’exposition des idées qu’il dégageait de celte recherche. Pour s’en rendre compte, il faudrait avoir, comme nous, examiné, page par page et à plusieurs reprises, une première rédaction de l’Esprit des Lois, incomplète, mais bien instructive, que l’on a conservée heureusement, ainsi que la minute de divers chapitres que l’auteur a finalement exclus de son chef-d’œuvre — le plus grand livre du xviiie siècle, a-t on dit avec raison[1].

I

Parmi les manuscrits de La Brode que les Bibliophiles de Guyenne ont fait connaître, en 1892, dans le volume des Mélanges inédits de Montesquieu[2], on en relève un qui n’est qu’une sorte de monologue où l’écrivain discute les critiques qu’un étranger lui avait adressées, notamment à l’occasion de quelques passages de l’Esprit des Lois, Ces Remarques sur certaines Objections nous révèlent l’origine de divers changements introduits dans le texte primitif de l’ouvrage. Ces changements ne se trouvent, d’ailleurs, que dans les éditions posthumes et portent sur le chapitre xxii du livre XXII et sur le livre XXVII.

D’un intérêt plus général sont les nombreux morceaux imprimés dans un autre des volumes dont nous avons rappelé déjà les titres. Au tome Ier des Pensées et Fragments inédits de Montesquieu[3], il n’y a pas moins de cent vingt pages remplies de Matériaux' qui n’ont pas été insérés dans la rédaction définitive de l’Esprit des Lois ou de sa Défense, Nous verrons plus loin quand et

  1. Histoire de la Science politique, par Paul Janet, t. II, p. 322.
  2. Mélanges…, p. 201.
  3. Pensées…, t. Ier, p. 98 à p. 218.