Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/14

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comment ils ont été transcrits dans le dernier des trois gros in-4o où Montesquieu consignait les idées qui lui venaient à l’esprit, ainsi que les fragments à conserver d’œuvres ou portions d’œuvres qu’il renonçait à donner telles quelles au public. Ces Matériaux nous révèlent bien des choses sur les études, sur les opinions et sur les desseins de l’auteur. Ils facilitent surtout l’intelligence des dernières parties de son livre, rattachées aux précédentes par un lien qui ne se découvre peut-être pas à première vue.

Mais ce que le château de La Brède renferme de plus important pour les admirateurs de l’Esprit des Lois, ce sont les documents que nous mentionnions tout à l’heure : une première rédaction de l’ouvrage et la minute de chapitres qui n’y ont pas été compris. Le tout forme une masse imposante d’environ 50 centimètres de hauteur, sur 25 de largeur et 19 de profondeur. Nous ne nous sommes décidé à l’attaquer qu’après la publication du tome II et dernier des Pensées et Fragments inédits.

En voici une description sommaire.

Un septième des papiers dont il s’agit est contenu dans un portefeuille en carton. Tout le reste se décompose en vingt-six parties, dont vingt-cinq sont enveloppées, chacune, d’une couverture en papier et renferment, chacune, le manuscrit de l’un des vingt-cinq premiers livres de l’Esprit des Lois. La vingt-sixième partie comprend, outre un brouillon du livre XXVII, des chapitres ou fragments de chapitres ayant trait aux livres XXVIII et XXIX, sans parler de certains documents relatifs à l’apologie de l’ouvrage, notamment d’une Réponse aux censures de la Sorbonne. On y a joint des extraits et des analyses de traités spéciaux que Montesquieu a dû consulter, et même quelques pages rédigées par lui pour des œuvres tout à fait