Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/30

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apportait dans le choix et dans le classement de ses chapitres.

Il en avait composé un sur les caractères différents des États confédérés, et un autre sur quelques particularités des lois des Peuples barbares. Ces deux chapitres ne figurent point dans l’Esprit des Lois. Voici les raisons subtiles qui les en ont fait retrancher.

Sur le premier, Montesquieu a fait épingler une note où est écrit : « Ceci ne saurait être bon pour le livre de la Force défensive, où j’ai dit que les républiques ne se maintiennent que par leur confédération. Or, je parle ici de la manière dont les républiques fédératives se maintiennent ; ce qui est une autre chose et ne peut être bon que dans un livre où je parlerais des lois de ces républiques fédérales, ou pour mes Réflexions. »

Sur le second, on lit au haut de la première page : « Peut-être bon pour la Composition des Lois » ; puis : « Je n’ai pu le mettre dans le chapitre ii du livre XXIV, parce qu’il contient des objets particuliers, et que, dans le commencement du livre XXIX, il n’est question que des idées générales. »

Et l’on prétendra encore qu’il n’y a pas de plan dans l’Esprit des Lois !

Mais n’insistons pas davantage sur la rédaction générale de l’œuvre. Il nous faut examiner de près le texte. du manuscrit de La Brède. On peut, en effet, y relever bien des détails curieux, qu’on l’étudié en lui-même, on qu’on le compare à l’édition princeps.

Sans vouloir nous imposer une méthode trop rigide, nous indiquerons successivement les additions, les corrections et les suppressions que Montesquieu a cru devoir faire à la première rédaction de son grand ouvrage, qu’elles présentent de l’intérêt au point de vue du fond on au point de vue de la forme.