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V

Jusqu’au jour où Montesquieu eut expédié à l’imprimeur de Genève tout le manuscrit de son œuvre, il dut y ajouter sinon des livres, au moins des chapitres et des articles. Comme nous l’avons fait remarquer déjà, la forme qu’il avait adoptée lui facilitait singulièrement les modifications de ce genre. Aussi trouve-t-on dans l’édition princeps de l’Esprit des Lois trente et quelques chapitres qui manquent dans le manuscrit de La Brède.

Quelques-uns d’entre eux étaient rédigés depuis long- temps. C’est le cas du chapitre sur Charles XII, extrait du tome Ier des Pensées manuscrites de l’auteur. De même, pour le chapitre vii du livre IX, dont les deux alinéas sont des paragraphes détachés du petit traité sur la Monarchie universelle que Montesquieu n’avait pas donné au public, après l’avoir cependant fait imprimer.

D’autres additions furent provoquées par des lectures nouvelles.

A cet égard, le manuscrit de La Brède nous fournit un renseignement très curieux. On y trouve au chapitre vi du livre XVIII, en marge de l’alinéa final, deux notes autographes et biffées. La couleur de l’encre et la forme des caractères indiquent qu’elles sont de dates plus ou moins distantes :

« Voir les divers codes de lois fails par les Barbares. Le P. Desmolets m’a prêté Leges Francorum Salicæ et Ripuariorum, par George Ecchard (Francfort, 1720). »

« Voir les codes de lois faites par les Barbares : Leges Francorum Salicæ… »

C’est donc un prêt du P. Desmolets, dont l’obligeance fut mise souvent à contribution par notre auteur, qui