Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/37

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sur des idées qui ont traversé l’esprit de l’auteur. On peut y trouver, en outre, des documents sur l’histoire de la Censure au xviiie siècle.

Dans l’Appendice de cette étude, nous publierons les quelques chapitres qui manquent (comme tels) dans l’édition princeps. Nous n’estimons pas utile de faire un choix parmi eux. Quand même l’élimination dont ils ont été l’objet ne tiendrait point au caractère plus ou moins hardi des idées qu’ils expriment, mais simplement aux ressemblances qu’ils présentent avec d’autres parties de l’ouvrage, il leur resterait la qualité de variante.

Ici, nous ne donnerons que le texte des phrases ou des articles omis dans les chapitres conservés par l’auteur, et encore n’insérerons-nous pas tous ceux que nous avons relevés. Bon nombre ne sont guère que des exposés de faits historiques ou géographiques. Nous nous proposons de transcrire seulement les endroits où l’on rencontre quelques réflexions personnelles.

Au préalable, nous avouerons, d’ailleurs, ne point deviner les raisons pour lesquelles Montesquieu a sacrifié certains passages dont l’omission nous parait peu justifiable.

Il y avait lieu, semble-t-il, de laisser au livre V cette remarque fine et juste : « * Les grandes récompenses nous portent au désir d’en jouir, et non pas à remplir l’objet de celui qui gratifie[1]. * »

Et n’est-il pas bien fâcheux qu’on ne lise plus dans le I livre cette maxime si humaine : « * Le Droit des gens s’établit parmi les nations qui se connaissent, et ce droit doit être étendu à celles que le hasard ou les circonstances nous font connaître : règle que des peuples policés ont très souvent violée[2] * » ?

  1. Livre V, chap. xviii.
  2. Livre Ier, chap. iii.