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IV. Population et Commerce.

Nous réunissons ici neuf chapitres.

Les minutes des quatre premiers sont enveloppées d’une feuille double, sur laquelle on lit :

« Matériaux de Dissertations (ou pour mes Réflexions) sur les diverses destructions que l’on a vues sur la Terre ; de celles qui subsistent aujourd’hui, et de celles qui sont réparées. »

Les chapitres VI, VII et VIII se trouvent aussi dans une chemise, dont le dessus porte les notes suivantes :

« * N’a pu entrer sur le livre du Commerce *. — Commerce. — Il y a ici de très bonnes choses sur le Commerce, qui pourront peut-être servir à une dissertation. Sinon, remettre dans mes Réflexions. Il y aura peut-être là des choses pour une seconde édition de l’Esprit des Loix. — Commerce. »

Le chapitre V est isolé ; mais il nous est parvenu en deux rédactions, dont l’une est de la main de Montesquieu.

Quant au chapitre IX, nous l’empruntons à ce dossier relatif à l’usure chez les Romains, sur lequel est écrit une note curieuse que nous avons imprimée plus haut.

I. Que les Destructions des Peuples étoient autrefois plus rares[1].

Avant les conquêtes d’Alexandre, celles des Carthaginois et des Romains, les peuples se connoissoient peu. Toutes les nations étoient, pour ainsi dire, séparées. Il y en avoit peu qui sortissent de leurs limites. Chaque nation ou plusieurs petites nations pouvoient s’agrandir sans sortir de leur territoire. Les hommes étoient moins méchans, et un peuple n’étoit pas, la dépouille d’un autre. Mais, dès que les nations ont pu aisément se communiquer, ce n’a été que pour se détruire.

La Terre étoit plus peuplée lorsque les nations ne se connois-

  1. Ce titre est biffé dans le manuscrit, où il est précédé de l’indication, également biffée : « Chapitre [19, 22] 19. »