Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/22

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artériel du ventricule gauche. Ainsi, on sait que le sang qui vient des veines rénales et des veines sus-hépatiques, est versé directement dans la veine cave postérieure ; celle-ci, après un court trajet, vient s’ouvrir dans le cœur droit et y verser le fluide qu’elle charrie, fluide qui, comme nous l’avons déjà dit, a subi récemment des modifications chimiques et par conséquent s’est échauffé. En outre, le sang qui revient du poumon a changé de couleur, mais il n’a pas eu encore le temps de se modifier profondément dans sa composition, et, au contact de l’air, il s’est refroidi.

Comme on le voit, plusieurs phénomènes concourent à la production de la chaleur animale, et pour nous, les véritables sources résident non-seulement dans ces combustions lentes, conséquences de la respiration et de la digestion, mais encore dans les phénomènes les plus intimes de la nutrition et dans toutes les sécrétions qui ont pour effet la dépuration du sang. En un mot, c’est la nutrition elle-même, but de toutes les fonctions physiologiques.

La chaleur des plantes coïncide avec celle des animaux ; c’est-à-dire qu’elle ne se produit que par la formation d’une certaine quantité d’acide carbonique ; c’est précisément ce qui se passe à l’époque de la germination et de la floraison. M. Boussingault a démontré que le végétal embryonnaire respire uniquement comme les animaux.

Bichat invoquait encore comme une des sources de la calorification, le passage de l’état liquide à l’état solide des éléments du sang ; exemple, la formation des globules. Nicholson a soutenu cette opinion ; mais le fait a été contesté par des savants non moins remarquables, et, si d’ailleurs, il y a production d’une certaine quantité de chaleur, ce n’est qu’à un faible degré ; encore c’est-il une chaleur latente, par conséquent inappréciable.