Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/30

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Les aliments ont deux buts principaux, et c’est ce qui les a fait diviser en respiratoires ou hydro-carbonés, et en plastiques ou azotés. Les premiers concourent uniquement à la production de la chaleur animale, tandis que les seconds sont plus particulièrement assimilés aux tissus. Aujourd’hui, on tend à admettre que la nutrition (et sous ce mot nutrition on comprend la respiration et la digestion) n’a pour but que la calorification. Alors on s’est dit, l’aliment le plus hydro-carboné sera donc le plus nutritif. M. Magne a soutenu cette théorie, partant de ce point, qu’il y a toujours de l’acide carbonique produit dans la nutrition. Il est vrai, qu’il y a beaucoup d’acide carbonique produit ; mais il ne s’en suit pas de là que les aliments hydro-carbonés sont les plus nutritifs. Il résulte des analyses de M. Berthelot, que l’élément azoté peut se transformer en acide carbonique ; seulement, pour passer à cet état, il est obligé de subir de nombreuses transformations, et ce sont précisément ces divers changements qui produisent le plus de chaleur. Donc, l’aliment azoté est plus nutritif que l’aliment hydro-carboné, et l’animal nourri exclusivement avec le premier, vivra plus longtemps que s’il ne reçoit que des matières féculentes, amylacées ou sucrées.

Mais néanmoins il faut que pour être complète, l’alimentation renferme et des matières azotées, et des matières hydro-carbonées.

L’usage des alcooliques influe encore sur la quantité d’acide carbonique exhalée ; on constate une légère diminution. Voici l’explication qu’en donne M. Duchek : L’alcool, dit-il, ayant une grande tendance à s’oxyder, s’empare rapidement de l’oxygène du sang. Pendant ce temps, les matières hydro-carbonées ne subissent aucune modification, ce qui fait qu’il