Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/108

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pour qu’elles demeurent en notre souvenir. D’ailleurs la dimension même de l’alexandrin ajoute encore ici à la fatigue de l’auditeur, l’intervalle entre deux rimes consécutives étant naturellement d’autant plus grand que les vers sont plus longs.

Les strophes immenses, du reste, sont aujourd’hui tombées en désuétude, sauf chez Richepin toutefois qui persiste à cultiver la strophe de douze vers :

Hélas ! il n’en va pas de même
Pour les fleurs des printemps humains.
Au cri disant : « Je veux qu’on m’aime »
Nul bien souvent ne tend les mains,
A la pauvre fleur solitaire,
Ni sève montant de la terre,
Ni goutte d’eau qui désaltère,
Ni soleil aux yeux réchauffants !
Et, sous l’injuste destinée,
Ainsi plus d’une s’est fanée
Qui pour resplendir était née.
Et ces fleurs-là sont des enfants.