Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tienne deux strophes, dont chacune sera individuellement une strophe complète, elle n’existe pas en tant que strophe[1].

Et quant aux dimensions de la strophe, je crois que le huitain se trouve en général le maximum que puisse, sans trop de fatigue, supporter l’oreille ; encore est-il préférable qu’il ne sait pas composé d’alexandrins. Pour un minimum, à vrai dire, il n’y en a pas. Deux vers réunis forment déjà une

  1. Cette règle, pourtant fort logique et dérivant de la nature même des choses, eût semblé puérile à nos classiques. « Au xvie, au xviie, au xviiie siècle, on regardait la stance comme une unité composée d’unités plus petites ; c’est ainsi que celle de huit vers était l’assemblage de deux quatrains, celle de neuf vers l’assemblage d’un quatrain et d’un quintin ou de trois tercets ; celle de dix vers l’assemblage d’un quatrain et d’un sixain… Les divisions du rythme total devaient suspendre le sens ; par exemple, le quatrième vers du huitain marquait un arrêt : de cette façon, le plan rythmique d’après lequel la strophe était construite pouvait être aisément saisi, vu la concordance du sens et du rythme à chaque fragment de la période. » (G. Pélissier, Traité théorique et historique de la Versification française.)