Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/122

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se succéder les fînales en dépit de la loi des sexes. Nous retournerions de la sorte presqu’au moyen âge ; est-il prudent d’approuver d’aussi archaïques rénovations ?

Certes, à première vue, la règle de l’alternance des rimes en masculines et féminines parait une absurdité. Tous les mots à désinences féminines ne se prononcent pas avec ce qu’on pourrait appeler des sons féminins, et il y a des terminaisons masculines qui sonnent comme des féminines. M. Tisseur fait remarquer que « les rimes masculines où la voyelle est suivie d’une consonne qui se prononce sont plus voisines d’une rime féminine qu’elles ne le sont d’une rime masculine non suivie d’une consonne qui se prononce. Faire succéder les rimes enfer et fer à front et fécond, c’est observer bien plus exactement la loi de succession que de les faire succéder