Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/140

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Banville, dans ses Sylphes, est bien inférieur à Malherbe. Ses vers ont vraiment trop l’air d’exercices d’équilibristes ; car ils sont de onze pieds, les siens, et onze étant un nombre premier se trouve bien malaisé à fractionner ! De plus, ne risque-t-on pas de prendre ces mètres pour des alexandrins auxquels il manquerait une syllabe ? Que dire alors des vers de Verlaine, qui ont treize syllabes ? Mon Dieu ! ils se scandent mieux que ceux de onze syllabes. Encadrés de vers réguliers, ainsi que le fait Verlaine, ils sont fort acceptables. Mais il n’en est plus de même si ces vers nous sont présentés en strophes ou en tirades. Ne faut-il pas alors un véritable raisonnement pour se persuader que ce sont là des vers ?

Les coupes ternaires ont aussi cet inconvénient de rompre la cadence musicale.