Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/139

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C’est dans les mètres impairs comptant plus de sept syllabes que cette absence relative de symétrie s’accuse le plus nettement. D’habiles poètes en ont su jouer pourtant. Rappelez-vous la Chanson de Malherbe et les Sylphes de Banville !

P. Verlaine, dans la pièce suivante, a également fait un assez judicieux emploi du treize syllabes :

Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D’une aile inquiète et folle vole sur la mer ;
Tout ce qui m’est cher
D’une aile d’effroi [Pourquoi ?
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi ?
· · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Ivre de soleil
Et de liberté,
Un instinct la guide à travers cette immensité.
La brise d’été,
Sur le flot vermeil,
Doucement la porte en un tiède demi-sommeil… etc.