Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/146

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qu’une certaine fleur de jeunesse, viennent à la perdre ? » Que de morceaux charmants de Hugo, Musset, Gautier, dont, le rythme ôté, toute la saveur s’évanouirait ! Est-ce à dire qu’ils doivent être tenus en médiocre estime ? Nullement. C’est un don spécial que de savoir bien faire chanter son vers. Tous les grands poètes, à des degrés divers, ont eu la religion de la forme, souci quelquefois si puéril en prose ! C’est qu’en poésie, comme l’a dit Sainte-Beuve, « il y a à proprement parler deux formes, l’une qui lui est commune avec la prose, savoir : la forme grammaticale, analogique, littéraire ; l’autre qui lui est propre et plus intime que la précédente, savoir : la forme rythmique, métrique, musicale ». Or, combien cette dernière forme n’influe-t-elle pas sur les autres éléments du vers ! Toute l’économie, toute la portée d’une