Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/164

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ner complètement de leurs procédés. Convenons que nos lyriques contemporains ne sont pas de ces âmes, dont parle Platon, et qui, avant de s’incarner en des. corps terrestres, s’étaient abstenues, dans les plaines du Léthé, de goûter à l’eau du fleuve Amèles. Ils en ont bu sans doute et gloutonnement ? Aussi n’ont-ils gardé qu’une faible mémoire de leur céleste origine ; et c’est pourquoi ils ne peuvent, à leur tour, nous enchanter de ces mêmes accents immortels qui sont sortis des lèvres des grands prophètes de l’humanité. Mais n’oublions pas cependant que la lyre française leur doit maintes cordes relativement nouvelles. Vienne un poète qui fasse vibrer ce jeune luth à l’unisson de ses rêves, alors nous en comprendrons les ressources !

Malheureusement rien aujourd’hui n’annonce le vates attendu. Moins que jamais, la